The Social Weeks of France (Semaines Sociales de France) have launched a call to build fraternity. This text, written after the January 11 demonstration, expresses the proposal of a “week of fraternity” that the Social Weeks of France had already presented following the 2008 session in Lyon. To sign the call: http://www.ssf-fr.org/offres/gestion/actus_56_23065-703/maintenant-construisons-la-fraternite.html
On Sunday, January 11, a huge collective momentum expressed the awareness that a disunited society is a disarmed society. But for this movement to be sustainable, it must be organized and involve all of us, far beyond our current conception of democracy that emphasizes political action and neglects citizens’ action. This is why, if we do not want to disappoint anyone, it is time to change the paradigm by turning political action into the lever of citizens’ action, as called for in the Republican Pact, which projects freedom and equality towards fraternity.
This is necessary for all people, who are weakened by the decline of social ties and the deletion of points of reference at all ages of life. It is especially required for the inhabitants of ghettoized neighbourhoods where government action will be decisive only if it is accompanied by a mobilization of all available energies of the whole society. This requires to stop interpreting diversity as a handicap and turn it into a crucial asset of collective success in a world which is increasingly mixed.
It is under these conditions that we can effectively address the need for security that is legitimately expressed. Could anyone believe, in fact, that there can be lasting security without fraternity, as indeed fraternity without security? It is the interdependence of the two that can overcome fear. Moreover, the word fraternity is not engraved on the pediment of the town halls of France by chance but because it is intended to permeate the reality of local life. And this is possible because our fellow citizens are to be praised not only for being able to come together to say no to barbarism. They also know how to innovate to defeat the resulting indifference, selfishness, and hatred, even if their efforts are too often pointless because of the lack of encouragement from all authorities. This is another confirmation of the huge deficit of political will, which promotes the resurgence of every origin-connected sense of belonging, in the absence of a unifying project of society.
This is why we solemnly address the highest State authorities, but also local leaders, and ask them to strongly affirm their intention to enter the ‘Fraternity of the Republic’ item in their top priorities. And we call them, to effectively meet the expectations of our citizens, to build without waiting ambitious action plans in the educational, cultural, social, and economic fields. The aim is to foster all individual, associative, or institutional dynamics which can build new relationships of listening, mutual support, and respect among cultures, ages, and territories. And to make everyone feel involved, it is necessary to promote – without ambiguity – the importance of harmonious relations between rights and duties, between individual freedom and collective responsibility, between cultural diversity and national unity. A requirement that should help challenge our attitudes and modus operandi to produce tangible results in revitalizing social cohesion and our living together.
In order to make known this aspiration in the short term – as it has been also proposed by the National Observatory of Secularism – we could, for example, organize this year a National Week of Fraternity during which all local authorities and living forces could take further steps in this direction. A Week that, far from being a new playground for competing actors, could be the first symbolic step of this great project of society – the only thing which can really prevent the conflagration. It is when it plays on this ground that our country becomes again the land of enlightenment that makes it grow, and makes us grow.
Les Semaines sociales de France, ainsi qu’une soixantaine d’autres associations ou personnalités, ont lancé un appel à construire la fraternité. Ce texte, initié par Jean Louis Sanchez, suite à la manifestation du 11 janvier, avance la proposition d’une semaine de la Fraternité que les Semaines sociales de France avaient avancée presque dans les mêmes termes suite à la session de 2008 à Lyon. Pour signer l’appel: http://www.ssf-fr.org/offres/gestion/actus_56_23065-703/maintenant-construisons-la-fraternite.html
Dimanche 11 janvier, s’est exprimée dans un immense élan collectif la prise de conscience qu’une société désunie est une société désarmée. Mais ce mouvement, pour être durable, doit s’organiser et impliquer chacun d’entre nous, bien au-delà de notre conception actuelle de la démocratie qui privilégie l’action politique en négligeant l’action citoyenne. C’est pourquoi si l’on ne veut pas décevoir, le moment est venu de changer de paradigme en faisant de l’action politique le levier de l’action citoyenne, comme nous y invite le Pacte républicain qui projette la liberté et l’égalité vers la fraternité.
C’est nécessaire pour tous les habitants que la déliquescence du lien social et l’effacement des repères fragilisent à tous les âges de la vie. C’est tout particulièrement nécessaire pour les habitants des quartiers ghettoïsés où l’action des pouvoirs publics ne sera décisive que si elle s’accompagne d’une mobilisation de toutes les énergies disponibles, de toute la société. Ce qui requiert de cesser d’appréhender la diversité comme un handicap pour en faire un atout déterminant de la réussite collective dans un monde de plus en plus métissé.
C’est à ces conditions que l’on pourra répondre efficacement au besoin de sécurité qui s’exprime légitimement. Car peut-on croire qu’il puisse y avoir durablement de la sécurité sans fraternité, comme d’ailleurs de la fraternité sans sécurité ? C’est l’interdépendance des deux qui peut vaincre la peur. D’ailleurs, la fraternité n’est pas gravée au fronton des mairies de France par hasard mais parce qu’elle a vocation à imprégner la réalité de la vie locale. Et c’est possible car nos concitoyens n’ont pas seulement le mérite de savoir se rassembler pour dire non à la barbarie. Ils savent également innover pour faire échec à l’indifférence, au repli sur soi et à la haine qui en résulte, même si leurs démarches restent trop souvent anecdotiques faute d’encouragement de toutes les autorités. Une illustration de plus d’un immense déficit de volonté politique, qui favorise la résurgence des appartenances d’origine faute de projet de société fédérateur.
C’est pourquoi nous appelons solennellement les plus hautes autorités de l’État, mais aussi les responsables locaux, à affirmer avec force leur intention d’inscrire le volet fraternité de la République dans leurs toutes premières priorités. Et, nous les appelons, pour répondre concrètement aux attentes de nos concitoyens, à bâtir sans attendre des plans d’action ambitieux sur le terrain éducatif, culturel, social, économique… L’objectif étant notamment de favoriser toutes les dynamiques individuelles, associatives ou institutionnelles aptes à construire de nouvelles relations d’écoute, d’entraide et de respect entre les cultures, les âges et les territoires. Et pour que chacun se sente concerné, il s’agit de promouvoir sans ambiguïté l’importance de rapports harmonieux entre droits et devoirs, entre liberté individuelle et responsabilité collective, entre diversité culturelle et unité nationale. Une exigence qui doit permettre de remettre en cause nos comportements et nos modes de fonctionnement, pour déboucher sur des résultats concrets dans la revitalisation de la cohésion sociale et du vivre ensemble.
Et pour illustrer au plus vite cette ambition, il pourrait par exemple, comme le propose également l’Observatoire de la Laïcité, être organisé dès cette année une semaine nationale de la Fraternité au cours de laquelle toutes les autorités et forces vives des territoires engageraient de nouvelles démarches en ce sens. Une semaine qui, loin d’être un nouveau terrain de jeu pour communicants, pourrait constituer la première étape symbolique de ce grand projet de société qui, seul, peut empêcher l’embrasement. C’est lorsqu’il se situe sur ce terrain-là que notre pays redevient la terre de lumières qui le grandit et nous grandit.
Adesso costruiamo la fraternità
Le Settimane Sociali di Francia, e una sessantina di altre associazioni o personalità, hanno lanciato un appello a costruire la fraternità. Questo testo, all’indomani della manifestazione dell’11 gennaio, suggerisce una “settimana della fraternità”, come le Settimane Sociali di Francia avevano già proposto in seguito alla sessione 2008 a Lione. Per firmare l’appello: http://www.ssf-fr.org/offres/gestion/actus_56_23065-703/maintenant-construisons-la-fraternite.html
Domenica 11 gennaio, in un enorme slancio collettivo, si è manifestata la consapevolezza che una società disunita è una società disarmata. Ma questo movimento, per essere duraturo, deve organizzarsi e coinvolgere ciascuno di noi, oltre la nostra attuale concezione della democrazia che privilegia l’azione politica trascurando l’azione di cittadinanza. Ecco perché, se non si vuole deludere, è giunto il momento di cambiare il paradigma, rendendo l’azione politica leva di azioni di cittadinanza, come c’invita il patto repubblicano che proietta la libertà e l’uguaglianza verso la fraternità.
È necessario per tutti quegli abitanti resi più fragili a tutte le età della vita dal declino del legame sociale e dal cancellarsi di punti di riferimento. È particolarmente necessario per gli abitanti di quartieri ghettizzati, nei quali l’azione dei poteri pubblici potrà essere decisiva solo se accompagnata da una mobilitazione di tutte le energie disponibili, di tutta la società. Ciò richiede di smettere di comprendere la diversità come un handicap per farne un vantaggio decisivo per il successo collettivo in un mondo sempre più meticciato.
È a queste condizioni che potremo rispondere in modo efficace al bisogno di sicurezza che legittimamente viene espresso. Poiché possiamo forse credere che ci possa essere sicurezza duratura senza la fraternità, come del resto la fraternità senza sicurezza? È l’interdipendenza tra i due che può vincere la paura. Del resto, la fraternità non è incisa sul frontone dei municipi di Francia per caso, ma perché è chiamata a permeare la realtà della vita locale. E questo è possibile perché i nostri concittadini non solo hanno il merito di sapersi riunire per dire no alla barbarie. Sanno anche cambiare per sconfiggere l’indifferenza, al ripiegamento su se stessi e all’odio che ne risulta, anche se i loro sforzi restano troppo spesso vani per mancanza d’incoraggiamento da parte di tutte le autorità. Un esempio in più dell’enorme deficit di volontà politica, che favorisce la rinascita delle appartenenze d’origine per mancanza di un progetto di società unificante.
Ecco perché facciamo solennemente appello alle più alte autorità statali, ma anche ai funzionari locali di affermare la loro ferma intenzione d’iscrivere la fraternità della Repubblica tra le loro priorità. E noi chiediamo loro, per rispondere efficacemente alle aspettative dei nostri concittadini, di costruire senza attendere piani d’azione ambiziosi in campo educativo, culturale, sociale, economico… L’obiettivo è di promuovere tutte le dinamiche individuali, associative o istituzionali in grado di costruire nuovi rapporti di ascolto, sostegno reciproco e rispetto tra culture, epoche e territori. E affinché ciascuno si senta coinvolto, occorre promuovere senza ambiguità l’importanza di rapporti armoniosi tra diritti e doveri, tra libertà individuale e responsabilità collettiva, tra la diversità culturale e unità nazionale. Un requisito che dovrebbe permettere di rimettere in discussione i nostri comportamenti e le modalità di funzionamento per raggiungere risultati concreti nella rivitalizzazione della coesione sociale e della convivenza.
E per dimostrare il più in fretta possibile questa ambizione, si potrebbe per esempio, come propone anche l’Osservatorio sulla laicità, organizzare a partire da quest’anno una settimana nazionale della fraternità, durante la quale tutte le autorità e le forze vive dei territori si impegnino in nuovi passi in questa direzione. Una settimana che, lungi dall’essere una nuova tribuna per gli oratori, potrebbe essere il primo passo simbolico di questo grande progetto di società che sola può impedire la conflagrazione. Quando ci si colloca su questo terreno il nostro Paese ritorna ad essere la terra dei lumi che lo fa crescere e ci fa crescere.
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